18 décembre 2019
La Fabuleuse histoire d’un royaume
Depuis 1987, la Fabuleuse histoire d’un royaume prend vie chaque été au Saguenay-Lac-Saint-Jean grâce à des dizaines de bénévoles. Christian Tremblay a vécu sa première expérience à l’été 2019 et il a tellement aimé, qu’il est resté pour la version d’automne destinée aux touristes qui arrivent par les bateaux de croisières. Mais comme le dit si bien Louis Wauthier, lui qui vient de quitter ses fonctions de metteur en scène, sans les bénévoles, le spectacle n’existerait même pas.
À chaque représentation, c’est 150 comédiens bénévoles qui donnent vie aux personnages de la Fabuleuse. Des gens de 4 à 88 ans. Souvent, c’est aussi une activité familiale. À travers les 32 ans d’existence, l’équipe a tout vécu, des mariages, des séparations, des naissances, des décès, des maladies, mais une chose les a toujours unis, le plaisir et l’amour de la scène. Certains bénévoles sont présents depuis presque les tous débuts.
Christian Tremblay, lui, s’est lancé dans l’aventure à l’été 2019. Policier dans la vie, il ne croyait pas avoir la fibre artistique. Il avait vu le spectacle à quelques reprises. Mais lorsque M. Wauthier a contacté sa conjointe pour savoir si elle souhaitait refaire le spectacle, M. Tremblay a mentionné qu’il le souhaitait aussi. « À part la naissance de mes enfants, c’est le plus beau trip que j’ai eu dans ma vie. C’est vraiment le fun. Nous étions toujours contents de nous voir après nos journées de congé. Mon fils l’a fait aussi ainsi que le fils de ma blonde. Ma fille songe à le faire. On développe de belles amitiés. Je comprends maintenant pourquoi chaque personne qui a participé à la Fabuleuse en parle toujours autant, même après 20 ans. Il faut le vivre », mentionne M. Tremblay avec enthousiasme.
Il ajoute qu’avec la Fabuleuse, il a fait des choses qu’il n’aurait jamais cru faire dans sa vie, comme descendre d’un plafond, lui qui n’aime pas les hauteurs. « J’étais trop gêné et en plus avant j’avais un surpoids, donc je ne me sentais pas en forme. Là, je courrais sur scène, j’ai dansé, je n’avais jamais fait cela. À un moment, je devais danser le rock’n’roll sur scène, au début j’essayais et ça ne fonctionnait pas. Mais Louis Wauthier avait décidé que j’étais capable et il avait raison. Il est convainquant et te donne confiance en toi. Finalement, ça s’est très bien passé. »
Une ambiance unique
D'ailleurs, une des joies de Louis Wauthier durant ses 32 ans au sein de la troupe, c’est justement d’avoir su trouver les fibres artistiques de gens qui n’étaient aucunement des acteurs dans la vie. Il a su leur donner une confiance. « J’ai cette capacité de rassembler. Les bénévoles sont l’essence même de la Fabuleuse, sans eux, le spectacle n’existe pas. À chaque première rencontre je leur disais qu’on allait trouver cette fibre artistique en eux et qu’on trouverait une façon pour chacun. Ce n’est pas évident de recruter autant de bénévoles chaque année, mais l’attrait de la scène et leur curiosité font en sorte qu’on y arrive. C’est plus difficile d’avoir des hommes, surtout des ados, mais dès qu’ils montent sur scène une fois, que les gens applaudissent, c’est un sentiment qui ne s’explique pas. Une fois qu’ils ont fait le spectacle, c’est gravé en eux à tout jamais », raconte Louis Wauthier.
Après mûre réflexion, ce dernier a choisi de passer le flambeau à un autre metteur en scène après 32 ans. Un deuil à faire certes, mais un grand sentiment de fierté également d’avoir su comment faire afin de garder une telle production vivante.
Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’est de retrouver les comédiens bénévoles chaque soir, tout juste avant le spectacle et de revenir sur le show de la veille, échanger avec eux. Tous ces moments partagés, de joie, de peine, d’écoute, des tours joués entre eux, des liens qui se sont tissés. Même si cela peut sembler cliché, tous diront que la Fabuleuse Histoire d’un royaume c’est une belle et grande famille.
La fabuleuse histoire d’un royaume c’est:
Chaque soir, 150 comédiens bénévoles entourés d’une équipe technique de 20 personnes, de 25 employés de soutien, 7 chevaux, un cochon, une vache, des oies, un immense bassin d’eau, des effets pyrotechniques et plusieurs tableaux historiques comme l’arrivée des 21, de Jacques Cartier, la guerre, le grand feu et le déluge.
Le spectacle génère des retombées économiques de 6,5 millions de dollars.
Le spectacle a été présenté huit fois en France devant 14 101 spectateurs