4 août 2020
Aider des chevaux et des humains
Depuis quelques années, il existe une écurie à Vaudreuil-Dorion qui s’est donnée comme mission de secourir les chevaux dans le besoin. Secours Une histoire de chevaux ou A Horse Tale Rescue est bien plus qu’une passion pour les chevaux, c’est aussi une passion pour les humains. Le Réseau de l’action bénévole du Québec s’est rendu sur place (bien avant la pandémie de la COVID-19) pour discuter avec le directeur général Mike Grenier et de la chargée du comité d’adoption et de secours, Marie-Claude Gauthier.
Une visite marquante
Mike Grenier a connu le refuge lors d’une visite à une journée portes-ouvertes (il y en a régulièrement). Il a tellement adoré qu’il est devenu bénévole et le voilà aujourd’hui directeur général. C’est sensiblement le même genre d’histoire pour Marie-Claude Grenier. Amoureuse des chevaux, elle cherchait peut-être à en adopter un lorsqu’elle est tombée sur la page du refuge. Au lieu d’avoir un seul cheval, elle peut maintenant profiter de la présence d’une douzaine. Tous deux travaillaient dans le monde corporatif et ont eu envie de changer de rythme de vie.
Chez Secours Une histoire de chevaux on suggère aux gens de venir visiter l’endroit lors d’une portes-ouvertes et s’ils sont intéressés, ils peuvent s’inscrire pour devenir membre (25$/an), ce qui leur permettra de devenir bénévole également. Ici, les bénévoles sont encadrés et ne travaillent jamais seuls, par sécurité. Certains y vont par amour des chevaux, d’autres même pour apprivoiser leur peur des chevaux. Différentes tâches vous attendent, que ce soit de nourrir les chevaux, de nettoyer, de donner des médicaments et bien plus, le travail ne manque pas. Un tableau des différentes procédures est installé dans l’écurie afin de faire le suivi quotidien pour chaque cheval. « On encadre les gens, ce n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience. Les gens ne sont jamais seuls, même s’ils ont de l’expérience, c’est toujours deux personnes. Ce sont des animaux, ils peuvent être imprévisibles, on ne sait jamais. C’est très structuré, mais ça ne veut pas dire qu’on n’a aucune liberté. Quand ça va bien, moi-même je me permet d’aller coller mon cheval préféré », explique Marie-Claude.
Une grande famille
Les chevaux du refuge sont souvent malades, mal en point et on se fait un devoir de les soigner, si cela est possible, on tente de les replacer dans une bonne famille, mais souvent, les chevaux vont vivre leurs dernières années ici, bichonnés, câlinés, aimés. Ils ont même accueillis d’anciens chevaux de calèches, dont deux l’automne dernier alors que la ville de Montréal n’allait plus permettre d’avoir des calèches sur son territoire.
L’endroit respire la sérénité, la bienveillance, ici c’est une grande famille. « À la base, la vie n’est pas facile, il y a des hauts et des bas, le travail, la famille, le stress, le trafic, ici on donne la possibilité de se mettre en pause, de vivre dans le moment présent, de travailler avec d’autres personnes qui ont le même but, le même amour des chevaux. Tout le monde est inclus ici, c’est une famille, on brise l’isolement, cela ne fait pas juste du bien aux animaux mais aux aussi gens », raconte Mike Grenier. Le bien-être que procurent les animaux sur les gens, on le voit régulièrement ici. Tellement que le directeur général a eu l’idée de mettre sur pied le programme Expérience en 2017 et les effets sont plus que bénéfiques. Gratuitement, différents groupes communautaires qui viennent en aide à des gens avec des besoins spéciaux et spécifiques peuvent venir au refuge, soit aider, soit simplement profiter de la présence des chevaux. De voir la joie des bénéficiaires du Centre de réadaptation de l’Ouest de Montréal à leur arrivée, lors de notre visite, pas de doute, tous apprécient au plus haut point leur moment à l’écurie. Les sourires qu’il y avait sur leur visage en disent long.
Ainsi, par petits groupes, et sur rendez-vous, les gens peuvent profiter des lieux. Les chevaux étant de nature empathique, leur contact est donc bénéfique. « On voit que le bien-être des gens s’améliore ici. Certains groupes ont juste besoin d’être ici, par exemple pour les femmes violentées, les femmes de soldat. Les personnes avec des besoins spéciaux, elles peuvent nous aider et elles se sentent donc incluses. C’est très valorisant quand tu peux redonner », ajoute Mike. Les demandent sont de plus en plus nombreuses d’ailleurs pour le programme Expérience.
Les demandes qui augmentent également sont celles pour les chevaux. Malheureusement, pour le moment, parfois, l’organisme doit en refuser. Mais, ils ont pour projet d’agrandir pour pouvoir éventuellement accueillir une quarantaine de chevaux et ce, sur le terrain en face de leur écurie actuelle. Ce qu’ils ont besoin ce sont des fonds pour pouvoir réaliser leur projet. Les bénévoles, sont déjà nombreux et dévoués, même par temps de grands froids, ils sont toujours au rendez-vous pour prendre soin des animaux. Parions que la liste de leurs bénévoles pourraient augmenter d’ici peu. Peut-être que plusieurs d’entre vous n’aviez aucune idée qu’il existait un tel endroit pour prendre soin des chevaux, tout près de Montréal.
Pour plus d’informations :
https://ahtrescue.org/fr/